Immobilier : les mauvaises performances énergétiques du parc immobilier français.

On croyait l'immobilier français seulement pour moitié peu performant d'un point de vue énergétique, l'autre moitié affichant les quatre premières classes (A,B,C,ou D) selon les critères du DPE. On était bien loin de la réalité, puisque plus de 80% des logements seraient situées entre les classes D et F. Une étude réalisée par un réseau de diagnostiqueurs immobiliers sur quelque 10 000 maisons et appartements jette donc le doute quant au classement énergétique du parc immobilier français.

Le diagnostic de performance énergétique se divise en 7 classes de A à G. Cette échelle allant de 50kWh/m2/an (classe A) à plus de 450 kWh/m2/an (classe G) permet de connaitre le niveau de consommation d'énergie d'un logement ou d'un bâtiment, un logement économe se situant entre les classes A et C. Le DPE a été rendu obligatoire dès 2006 pour toute vente immobilière et depuis 2007 pour toute location. Le Grenelle de l'environnement a souhaité donner au DPE une place importante dans la batterie de diagnostics immobiliers obligatoires et a rendu son affichage obligatoire pour toute annonce immobilière depuis le 1er janvier.

L'incidence sur le comportement des acheteurs est immédiate, puisque 80% des Français selon une enquête Ifop considèrent le DPE comme un critère de choix important lors de l'acquisition immobilière. Le caractère visible du DPE a également tendance à pénalise voire écarter du marché les biens trop énergivores ; il peut aussi faciliter la négociation en faveur de l'acheteur, surtout dans les zones où l'offre est supérieure à la demande. Dans les grandes agglomérations, à Paris notamment, où la pénurie de logements est forte, le DPE pèse nettement moins dans la négociation.

L'étude menée par le réseau Ex'im a expertisé 10 000 logements et loin de corroborer la croyance des agents immobiliers, la moyenne énergétique du parc immobilier français est peu exemplaire : plus de 80% des logements affichent les classes énergétiques allant de D à F, soit la moyenne du parc immobilier en classe E. Les logements affichant A ou B sont rares, à peine 1,5% d'après l'enquête, une proportion plus faible que celle observée par les agents immobiliers.

De quoi renforcer l'idée d'une harmonisation du DPE. Vertement critiqué pour son manque de fiabilité, notamment par l'organisme UFC-Que Choisir, le DPE fait vivre tout un secteur économique qui s'est récemment développé. Sans stigmatiser toute une profession par l'incompétence ou la légèreté de certains, chacun réclame une standardisation des critères et une formation certifiée pour rendre au diagnostic immobilier sa qualité d'outil indispensable dans l'amélioration de l'habitat.

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