Eolien domestique : simple, propre, pas encore rentable.

La France peut se targuer d'avoir le meilleur potentiel éolien de toute l'Europe. Toute la façade atlantique, les côtes de la Manche et le bassin méditerranéen offrent un maximum de prise au vent et de possibilité d'utiliser ainsi cette énergie gratuite, la moins chère de toutes les énergies renouvelables. Jusqu'à récemment réservée au seul domaine professionnel, l'énergie éolienne s'adresse depuis peu aux particuliers grâce à des produits adaptés de puissances variables.

Une éolienne ne s'installe pas n'importe où, il faut en premier lieu que le site soit dégagé et qu'il reçoive des vents réguliers et assez forts. D'autres paramètres entrent en considération comme le dénivelé du terrain, le relief et l'altitude, de même que la présence d'obstacles. L'éolien n'est donc pas adapté en milieu urbain, car le vent y est très irrégulier et souffle en tourbillon au sommet des immeubles. Seules les éoliennes à axe vertical peuvent s'adapter en zone urbaine. Pour connaître le potentiel éolien de son lieu d'habitation, il est possible d'interroger les stations météo locales ou de consulter les atlas éoliens régionaux.

En éolien domestique, on distingue deux types d'appareils : les éoliennes à axe horizontal et celles à axe vertical, les premières étant les plus utilisées avec un rendement plus élevé. Elles sont aussi plus simples et moins coûteuses à fabriquer. Elles fonctionnent grâce à dune hélice bipale ou tripale, sont installées sur un pylône et peuvent être orientées en fonction de la direction du vent. Elles sont également équipées d'un système dit "à pas variable" qui régule la vitesse de rotation des hélices selon la vitesse du vent pour optimiser le rendement. Pour les éoliennes installées dans des sites isolés, une batterie reliée au système permet de stocker l'énergie dégagée. Pour les installations de moins de 12m, aucun permis de construire n'est exigé ni aucune déclaration auprès des collectivités locales. Au-delà de 12 m, une demande de permis de construire doit être déposée à la mairie.

L'énergie cinétique de l'air est récupérée à travers une surface définie, nommée le rotor. La masse d'air entre en contact avec les pales et appuie sur elles pour produire de l'énergie. Un mètre cube d'air pèse 1,225kg. On estime que seulement un maximum de 60% de l'énergie due au vent peut être récupéré. La taille du rotor va définir la capacité d'énergie possible. Une éolienne de 2kW produit grosso modo 4 000kW/h/an et permet à un couple en maison individuelle d'atteindre son autonomie énergétique (chauffage, éclairage, appareils électriques).

Si on saisit rapidement tout l'intérêt écologique de l'éolien qui ne produit quasiment aucun déchet, il est encore trop tôt pour envisager une réelle rentabilité. Un appareil domestique coûte entre 10 000 et 15 000€ pour une puissance d'1kW. En tenant compte du prix du kWh du réseau EDF (environ 0,1235€), il faut au bas mot 15 ans pour penser amortir une éolienne, dans des conditions de fonctionnement optimales. Si le photovoltaïque bénéficie de tarifs préférentiels de rachat par EDF des kW non consommés, l'éolien domestique n'est pas subventionné. Le mieux est donc d'auto-consommer sa production et de revendre le surplus. Le prix de rachat par EDF est garanti pendant 15 ans à 0,084€/kWh. Grâce à une harmonisation européenne en matière de rachat du kWh, le petit éolien pourrait augmenter sa rentabilité et trouver sa place face à l'inflation énergétique à venir.

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