Energies renouvelables : la note passable de la France.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) est un enjeu planétaire. A l'échelle d'un pays, cela implique la mise en place d'une politique environnementale qui favorise les énergies renouvelables et soutient les projets visant à optimiser une efficacité énergétique "zéro carbone". La France comme ses homologues européens s'est engagée sur cette voie. La tâche est grande et l'objectif immense, puisque l'Europe des 27 entend réduire de 80% à 95% ses émissions de GES à l'horizon 2050. WWF et Ecofys, société de recherche et de conseil en économies d'énergie et solutions d'énergie durable, notent les pays sur une échelle de A à G en matière d'actions en faveur de l'environnement. Aucun des 27 n'échappe aux fourches caudines de ces deux organismes, la note très passable de la France (E) signale que le chemin est encore bien long pour que notre pays ait une économie sobre en carbone.

Les bons élèves du groupe, notés seulement D, sont sans surprise des pays du nord de l'Europe : l'Allemagne, l'Irlande, la Suède et le Danemark. Le rapport "Climate policy tracker for thé européen union" établi par WWF et Ecofys est basé sur 85 indicateurs et évalue à la fois l'impact et l'efficacité des politiques environnementales de chaque état membre. Les résultats sont étalonnés sur les objectifs finaux de 100% d'énergies renouvelables d'ici 2050.

L'Allemagne obtient globalement les meilleurs résultats, tant en fourniture en ENR que pour l'efficacité de sa politique sur les bâtiments et dans l'industrie. La France peut néanmoins se targuer d'un bon C en matière d'efficacité dans les transports, en partie grâce à la mise en place du bonus/malus écologique pour les véhicules. Certaines mesures fonctionnent réellement et doivent être prises comme exemples par les autres pays. C'est le cas des tarifs de rachat de l'électricité issue des ENR par le gouvernement allemand, à l'inverse de la France qui se trouve dépassée par l'engouement du photovoltaïque à cause d'un prix de rachat beaucoup trop élevé par rapport au prix du kWh du réseau.

La France se distingue de ses partenaires dans le domaine du transport grâce la production de voitures "propres" (moins de 131 g de CO2/km) et pour la bonne gestion de son domaine forestier. Elle pêche en revanche par manque d'efficacité dans le domaine industriel où l'incitation à utiliser les ENR n'est pas suffisamment encouragée. Et cela n'étonnera personne quand le rapport pointe du doigt la réticence du gouvernement a limité la part du nucléaire qui produit aujourd'hui 80% de notre électricité. Le nucléaire est un fleuron de notre économie qui s'exporte bien ! Le rapport est encore plus sévère à l'égard du Grenelle II qui ne définit pas, selon lui, de stratégie globale sur le long terme. Les coups de rabot successifs sur les mesures de soutien à l'énergie solaire et à l'éolien dans le cadre du PFL 2011 tiennent encore plus à distance les objectifs de réduction des émissions de GES fixés déjà par le Grenelle I.

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