Photovoltaïque : le premier ministre définit les nouvelles règles.

Suite au moratoire de trois mois instauré sur les installations photovoltaïques, les décisions gouvernementales étaient très attendues par les acteurs de la filière. Dans une réunion mardi dernier devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese), le premier ministre François Fillon a dressé les contours du nouveau cadre d'exploitation pour le secteur solaire. L'objectif est de doter la France d'un outil de production nationale qui ferait pencher la balance économique en faveur de notre pays.

Victime de son succès, le solaire photovoltaïque impacte lourdement les finances de l'Etat. L'urgence était de réduire le coût du soutien à la filière pour la collectivité et pour le consommateur final d'électricité. 3000MW installés représentent un coût de 2 milliards d'euros qui sont supportés par le consommateur sur sa facture d'électricité du réseau. Le premier coup a été donné avec le moratoire de trois mois qui se termine début mars. Le gouvernement a en effet suspendu l'obligation de rachat par EDF de l'électricité émanant d'installations d'une puissance supérieure à 3kWc. Les particuliers étaient épargnés, seuls les professionnels et les agriculteurs se voyaient pénalisés. Après plusieurs réunions de concertation entre les instances de l'Etat et les acteurs de la filière depuis décembre, une politique cohérente qui soutienne à la fois le développement de l'énergie solaire et qui puisse réduire par 2 le coût pour la collectivité était vivement attendue. Les mesures annoncées par le premier ministre doivent conduire à un équilibre pour mettre fin au début de bulle spéculative qui a fait multiplié par dix la puissance du parc photovoltaïque depuis 2008.

L'engouement pour l'énergie photovoltaïque a explosé les prévisions du gouvernement : à fin 2010, la production a atteint 1000MW pour un objectif fixé à 1100MW à fin 2012. Les projets en attente représentent un total de 2000MW. L'exécutif fixe désormais à 500MW par an la capacité de production d'électricité photovoltaïque, une limite a minima qui pourrait être réévaluée à 800MW courant 2012 si la cible annuelle n'était pas atteinte. Ce seuil de 800MW était d'ailleurs la capacité annuelle souhaitée par les professionnels pour engager la filière vers des objectifs industriels. Les 2000MW en liste d'attente viennent s'ajouter aux 500MW annuels. Pour les particuliers, si le principe de rachat obligatoire par EDF n'est pas remis en cause, le tarif est revu à la baisse, une chute de 20% qui entrera en vigueur au premier septembre prochain.

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