DPE : l'affichage fait le tri.

En vigueur depuis le 1er janvier 2011, l'affichage du diagnostic de performance énergétique commence à trier le bon grain de l'ivraie. Toutes les annonces immobilières affichées dans les agences, chez les notaires, dans les journaux et sur internet doivent faire figurer le classement énergétique du bien mis en vente ou en location, une obligation contraignante pour le vendeur ou le propriétaire bailleur, le premier responsable de la bonne exécution. Les grandes enseignes immobilières retirent déjà les annonces non conformes et les particuliers qui refuseraient d'obtempérer risquent tout simplement de ne jamais vendre ou louer leur bien (en plus des sanctions pénales selon le Code Civil). Les acheteurs ont d'ores et déjà compris l'enjeu d'une telle loi, et accordent une attention toute particulière au classement énergétique qui fait désormais partie des critères pour l'obtention du PTZ+.

L'étiquetage des annonces immobilières a subitement changé la donne et conditionne le comportement des acheteurs, et a fortiori des locataires, qui subordonnent aujourd'hui leur choix à la consommation énergétique du logement recherché. Nul n'ignore l'importance de réduire notre consommation d'énergie, et au-delà d'un effort citoyen pour limiter le facture énergétique, vivre dans un logement aux normes ou peu énergivore permet de faire de sérieuses économies.

Le classement énergétique obligatoire qui va de A pour une habitation BBC (bâtiment basse consommation en-dessous de 50kWh ep/m2 par an) à G pour un logement qui dépasse les 450 kWh ep/m2 par an opère une véritable sélection des biens mis en vente. Les acheteurs se détournent en effet des logements trop gourmands en énergie pour s'intéresser de plus près aux logements classés C et D. La moyenne en France se situe autour de 240 kWh/m2 par an, ce qui dénote de l'obsolescence du parc immobilier. Les habitations qui répondent aux normes RT2005 ont été construites entre 2005 et aujourd'hui et sont généralement classées C ou D.

Même si le DPE est obligatoire depuis novembre 2006 pour toute vente et depuis juillet 2007 pour toute location, l'obligation d'affichage renforce immanquablement la valeur d'un bien et entraîne une dévalorisation d'un logement mal classé. Le DPE, en renseignant l'acheteur potentiel sur la consommation énergétique du bien, lui permet d'influer sur la négociation quand le classement est médiocre, et de diminuer éventuellement du prix de vente le coût des travaux qu'il envisagerait pour réduire sa facture énergétique. Sans oublier que, depuis janvier, tout primo-accédant doit tenir compte du classement énergétique pour tirer profit au maximum du nouveau prêt à taux zéro. Accordé sans condition de ressource, le montant du PTZ+ est déterminé en fonction du classement et peut atteindre jusqu'à 40% du prix d'un bien BBC en zone A. Un locataire est également très sensible au classement du logement qui impacte directement sa facture chauffage.

Un diagnostic de performance énergétique coûte en moyenne 150€ selon la surface du bien, et doit être réalisé par un professionnel agréé, certifié et assuré qui propose souvent des solutions pour réduire la facture énergétique.

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