Photovoltaïque : vers un label français pour les panneaux.

Le premier trimestre 2011 aura été néfaste pour la filière photovoltaïque. Le tour de vis opéré par le gouvernement avec la réduction du crédit d'impôt, les changements sur les tarifs de rachat et le moratoire de trois mois pour les plus grosses installations auront porté préjudice aux professionnels qui voient leur chiffre d'affaires fondre au soleil. Le coup de frein donné par l'Etat, visiblement affolé par l'engouement des Français pour le photovoltaïque ces deux dernières années, jette de l'ombre sur un secteur jusque là grandement subventionné par les mesures incitatives d'un gouvernement qui se trouve aujourd'hui incapable de confirmer les engagements pris dans le cadre du Grenelle de l'Environnement. Les professionnels de la filière ne baissent pas les bras en lançant très prochainement un label "Made in France" pour les panneaux photovoltaïques et chauffe-eau solaires, afin de lutter contre l'image dégradée des équipements venant de Chine.

Le photovoltaïque subit de plein fouet les atermoiements de l'Etat concernant sa politique en matière d'environnement. Dépassé par l'engouement pour le photovoltaïque et les chauffe-eau solaires, le gouvernement n'a plus les moyens d'inciter financièrement les ménages français à s'équiper. L'objectif de développement que s'était assigné l'Etat à l'horizon 2020 sera atteint dès 2011. Les finances publiques étant exsangues, et le photovoltaïque ayant rempli ses objectifs, il fallait dés lors réduire la voilure : coupe franche dans le crédit d'impôt qui passe de 50% à 25% le 29 septembre dernier (plafond inchangé de 8 000€ pour une personne seule et 16 000€ pour un couple, plus 400€ par personne à charge), baisse du tarif de rachat qui passe de 0,58€/kWh à 0,46€/kWh (intégration au bâti) avec une baisse trimestrielle dégressive selon la puissance installée. De quoi freiner les projets de certains qui ressentent une certaine confusion face à l'instabilité réglementaire et un sérieux manque de visibilité pour les professionnels.

Certes, le photovoltaïque coûte cher et les ambitions de l'Etat se trouvent aujourd'hui noyées par la polémique sur le tarif de rachat, accusé de sponsoriser les installations fabriquées en Chine. La France a en effet tardé à se doter d'un outil de production compétitif face à des produits chinois décriés qui ont contribué à ternir l'image de la filière. La politique incitative est allée plus vite que la production locale jusque récemment inexistante. Les installateurs avaient-ils d'autre choix que d'importer les panneaux pour répondre à la demande croissante ? La leçon est comprise et le moratoire de trois mois entre janvier et mars a sans doute accéléré la réflexion sur le développement inéluctable d'une filière de production française. Le Syndicat des Energies Renouvelables lancera très prochainement un label "Made in France" pour les modules photovoltaïques de fabrication locale. Une initiative qui tombe à point nommé pour relancer un secteur en perte de vitesse, un secteur qui ne manquera pas par ailleurs de surfer sur la vague du "non au nucléaire". Il est aussi bon de rappeler qu'équiper sa maison de panneaux photovoltaïques permet de réaliser des économies d'énergie immédiates avec un retour sur investissement entre 7 et 10 ans, et d'apporter une valeur ajoutée substantielle à son bien.

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